J. Pollock

Jackson Pollock, Composition aux formes ovales, 1934-1938.


 

« Pollock et le chamanisme » à la Pinacothèque de Paris, aborde  l’œuvre de l’artiste sous un aspect méconnu. L’expo étaye une thèse de l’historien de l’art Stephen Polcari selon laquelle les dripping de Pollock ne sont pas justes abstraits, mais au contraire peuplés de références chamaniques. Plusieurs thèmes directement liés au chamanisme sont en effet clairement présents dans les œuvres de jeunesse de Pollock: le sacrifice, la fusion homme-animal (la transformation du chamane en un animal totémique est l’une des conditions de son voyage dans l’invisible), la naissance, la mort, la transe.

Les corps se mêlent, se transforment, les squelettes dansent, l’âme s’enroule comme un serpent, se libère comme un oiseau, dans une explosion de couleurs et de symboles. On évolue dans l’expo au son des rites amérindiens, dans un parcours pensé comme le voyage initiatique du chamane : la simulation de la violence, du chaos et de la mort; la fusion de l’homme et de l’animal pour renaître après le sacrifice, l’accouplement  symbolique de l’homme et de la femme, la renaissance.

On suit dans cette atmosphère singulière le cheminement spirituel de Pollock, inspiré par la psychanalyse jungienne, les expériences des Surréalistes et le chamanisme. La démonstration est bien faite, avec de magnifiques objets rituels amérindiens et des tableaux du Surréaliste André Masson.

Je ressors en me demandant si Pollock, alcoolique notoire, prenait des  substances comme les chamanes pour accéder à d’autres mondes ?

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