Van Gogh Vincent, La Nuit étoilée (1889)

 

Van Gogh, la Nuit étoilée

« J’ai un besoin terrible de – dirai-je le mot – de religion – alors, je vais la nuit dehors pour peindre les étoiles ».

 

 

Vincent Van Gogh est interné à l’asile de Saint-Rémy lorsqu’il peint La Nuit étoilée. Ses couleurs et son trait ont alors atteint le summum de leur puissance expressive. On remarque l'utilisation des couleurs complémentaires (Bleu-Orange, Jaune-Violet) qui renforce leur luminosité respective. Ce jeu de l'artiste avec l'intensité lumineuse de l'obscurité est une nouveauté totale à l'époque.

La Nuit étoilée présente un paysage à la fois idyllique et menaçant. Menaçant car des forces primitives semblent enserrer le village. Le ciel agité rappelle une mer déchaînée, des vagues prêtes à se briser. Le vent violent froisse le cyprès au premier plan. Les montagnes barrent l’horizon.

On comprend aisément que Vincent a fait le deuil de ses rêves (paysage clos) et se sent menacé par la folie qui déforme la réalité (comme au sein du tableau).

La seule issue possible semble le ciel étoilé. « Tout comme nous prenons le train pour nous rendre à Tarascon ou à Rouen, nous prenons la mort pour atteindre les étoiles », écrit-il.

C’est transparent : pour Vincent, le ciel étoilée, c’est la mort, seule issue possible face à la menace de la folie et la fin de tous ses espoirs.

Plusieurs éléments de la toile viennent renforcer ce sentiment. D’abord, la pointe du clocher de l’église s’élance exagérément vers le ciel. Or, l’église n’est-elle pas dans l’esprit des chrétiens le lien entre la terre et le ciel, le « train » reliant l’Homme à Dieu pour reprendre le terme de Van Gogh ?

De même, le cyprès, arbre de cimetière, a, dans ce cadre, la même fonction : de la terre où ses racines cotoient le corps du défunt, il s’élance vers le ciel qu’à rejoint l’âme. Ainsi est-il un lien évident, dans l’imaginaire collectif, entre la terre et le ciel.

Rien d’étonnant alors à ce que la flèche de l’église et le cyprès soient les deux seuls éléments à relier le premier plan (le village où vivent les Hommes) et l’arrière-plan, le ciel étoilée (symbole de la mort).

D’une certaine manière, ce tableau annonce les projets funèbres de Van Gogh qui finira par se suicider en 1890.

 

 

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