Association Française de Bibliothérapie


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    L'Association Française de Bibliothérapie s'intéresse aux effets que la lecture a sur le corps, la psyché et l'esprit. Elle a été créée en 2003 par des thérapeutes de différentes spécialités qui désiraient développer l’enseignement, la transmission et la recherche en Bibliothérapie. En s’appuyant sur l’ouvrage de Marc-Alain Ouaknin : «  Bibliothérapie / Lire, c’est guérir » l’ association, a voulu élargir la technique thérapeutique issue des pays anglo-saxons. Il ne s’agit plus de prescrire un livre mais de prendre le livre comme médiateur et d’écouter ce qu’en dit le lecteur. Face au thérapeute, celui-ci parle des différentes émotions qu’il a éprouvées pendant sa lecture solitaire. Le dialogue va alors s’instaurer,  la parole va circuler et lui permettre de développer le savoir et l’introspection sur soi, de découvrir ses propres mécanismes psychologiques. Certains praticiens proposent une lecture en cours de thérapie,d’autres attendent que ce soit le patient qui apporte un livre.
    Sur le site, nous indiquons des livres que nous estimons de qualité pouvant permettre au lecteur de s’enrichir … mais chaque rencontre est singulière et nous travaillons au cas par cas aussi bien avec un livre de fiction, une poésie, une biographie, un conte …Nous organisons également des groupes de « bibliothérapie » dans lesquels, les participants s’engagent à lire le même ouvrage pour pouvoir en débattre et partager leurs ressentis.

     

     

     

     

    Quand le malade va mieux et a repris des forces, « il faut aussi prescrire la lecture de livres » (…) on le fera réfléchir, discuter, parler en public. « … il faudra lui poser des problèmes en rapport avec son propre métier, (…) poser des questions sur des sujets fort ordinaires, ou bien le faire jouer à des jeux de pions. (…) Et si les malades veulent entendre les discussions des philosophes, il faudra les y faire assister » Cet extrait ne provient pas du dernier manuel de remédiation cognitive ou fonctionnelle.

    Il s’agit de conseils délivrés par Célius Aurélien, traducteur latin et interprète de Soranos d’Éphèse (II° siècle de notre ère), rattaché à l’école méthodiste qui eut pour premier inspirateur Asclépiade de Pruse, un Bithynien installé à Rome au I° siècle av. J.-C. Jacques Postel et Claude Quetel situent cet adaptateur intelligent au V° siècle de notre ère.

     

     

    Il y a de bons livres, des livres quelconques et de mauvais livres. Parmi les bons, il y en a d'honnêtes, d'inspirants, d'émouvants, de prophétiques, d'édifiants. Mais dans mon langage il y en a d'une autre catégorie, celle des LIVRES-HA!
    Les LIVRES-HA! sont ceux qui déterminent, dans la conscience du lecteur, un changement profond. Ils dilatent sa sensibilité d'une manière telle qu'il se met à regarder les objets les plus familiers comme s'il les observait pour la première fois. Les LIVRES-HA! galvanisent. Ils atteignent le centre nerveux de l'être, et le lecteur en reçoit un choc presque physique. Un frisson d'excitation le parcourt de la tête aux pieds.

    [Épigraphe de l'introduction, citation de Vernon Proxton tirée de "Anna et Mister God", éditions du Seuil, 1976.] 

     

    "C'est pour l'écrivain une surprise toujours renouvelée que son livre continue à vivre d'une vie propre, dès qu'il s'est séparé de lui ; cela le fâche comme si une partie d'un insecte se séparait et s'en allait désormais suivre son propre chemin. Peut-être l'oublie-t-il presque entièrement, peut-être s'élève-t-il au-dessus des conceptions qu'il y a mises, peut-être même ne comprend-il plus et a-t-il perdu cet essor qui le soulevait lorsqu'il concevait ce livre : cependant le livre se cherche des lecteurs, enflamme des existences, donne du bonheur, de l'effroi, produit de nouvelles oeuvres, devient l'âme de principe et d'actions - bref il vit comme un être pourvu d'esprit et d'âme, et pourtant ce n'est pas un humain. - Le lot le plus heureux est échu à l'auteur quand, vieillard, il peut dire que tout ce qu'il avait en lui d'idées et de sentiments créateurs de vie, forts, édifiants, éclairants, vit encore dans ses ouvrages, et que lui-même n'est plus que la cendre grise, tandis que le feu en a été conservé et propagé partout. - Or, si l'on considère que toute action humaine, et pas seulement un livre, devient en quelque matière, l'occasion d'autres actions, de décisions, de pensées, que tout ce qui se fait se noue indissolublement à ce qui se fera, on reconnaîtra la véritable immortalité qui existe, celle du mouvement : ce qui a été une fois mis en mouvement est dans la chaîne totale de tout l'être comme un insecte enfermé et éternisé dans l'ambre. "C'est pour l'écrivain une surprise toujours renouvelée que son livre continue à vivre d'une vie propre, dès qu'il s'est séparé de lui ; cela le fâche comme si une partie d'un insecte se séparait et s'en allait désormais suivre son propre chemin. Peut-être l'oublie-t-il presque entièrement, peut-être s'élève-t-il au-dessus des conceptions qu'il y a mises, peut-être même ne comprend-il plus et a-t-il perdu cet essor qui le soulevait lorsqu'il concevait ce livre : cependant le livre se cherche des lecteurs, enflamme des existences, donne du bonheur, de l'effroi, produit de nouvelles oeuvres, devient l'âme de principe et d'actions - bref il vit comme un être pourvu d'esprit et d'âme, et pourtant ce n'est pas un humain. - Le lot le plus heureux est échu à l'auteur quand, vieillard, il peut dire que tout ce qu'il avait en lui d'idées et de sentiments créateurs de vie, forts, édifiants, éclairants, vit encore dans ses ouvrages, et que lui-même n'est plus que la cendre grise, tandis que le feu en a été conservé et propagé partout. - Or, si l'on considère que toute action humaine, et pas seulement un livre, devient en quelque matière, l'occasion d'autres actions, de décisions, de pensées, que tout ce qui se fait se noue indissolublement à ce qui se fera, on reconnaîtra la véritable immortalité qui existe, celle du mouvement : ce qui a été une fois mis en mouvement est dans la chaîne totale de tout l'être comme un insecte enfermé et éternisé dans l'ambre.

     (Friedrich Nietzsche, Humain trop humain, aphorisme 208, "Le livre presque devenu un homme")

     

    La lumière est dans le livre. Ouvrez le livre tout grand. Laissez-le rayonner, laissez-le faire. Qui que vous soyez qui voulez cultiver, vivifier, édifier, attendrir, apaiser, mettez des livres partout....

     

    Victor Hugo : Discours d'ouverture du Congrès littéraire international de 1878.

     

     

    Marc-Alain Ouaknin : "Bibliothérapie : Lire, c'est guérir"

     

    Alain de Bottom : " Comment Proust peut changer votre vie "

     

    Marcel Proust : " Sur la lecture "

    Alptuna, Françoise, « Qu'est-ce que la bibliothérapie ? »

    Thèse de Pierre-André Bonnet : "  La bibliothérapie en médecine générale "

    Expériences du secteur jeunesse de la bibliothèque provinciale « Julio Antonio Mella ». Camagüey

    "Des livres pour construire " Paula Cadenas

    Une approche thérapeutique de la psychose :

    LE GROUPE DE LECTURE Dominique Friard

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