Caroline Eliacheff et Nathalie Heinich réunissent leurs approches pour creuser, dans cet essai magistral, tous les aspects de la relation mère-famille, qui ne peut s'articuler démontrent-elles qu'en fonction d'un tiers : le père, y compris par défaut.   

 

Quand des femmes se retrouvent entre elles, de quoi parlent-elles ? N'en déplaisent à ces messieurs, de leurs mères. C'est ce que soutiennent Caroline Eliacheff et Nathalie Heinich dans leur ouvrage consacré à la relation mères-filles. Les figures de la mère sont nombreuses et variées : mère jalouse, mère supérieure, mère immature, mère confidente, mère marieuse... Chaque grand événement de la vie appelle son lot de regards et de postures maternelles que le cinéma, la littérature et les contes populaires ont bien souvent immortalisés. Le choix méthodologique de la psychanalyste et de la sociologue, qui conjuguent ici leurs compétences, est de s'appuyer sur la manière dont la culture populaire représente spontanément et décline à l'envi les relations entre mères et filles. Délibérément éclectiques, les auteurs se réfèrent aussi bien à l'incontournable Françoise Dolto qu'à Colette ou Virginia Woolf, en passant par Pedro Almodovar.

Mère-filles : une relation à trois met indéniablement en appétit. Mais si les femmes ne se lassent jamais de parler des mères qu'elles ont, qu'elles sont, qu'elles auraient aimé avoir, qu'elles seront peut-être, qu'elles ne seront jamais... il n'est pas moins vrai qu'elles aimeraient aussi s'expliquer ou mieux comprendre la nature des rapports difficiles qu'elles entretiennent avec la fonction maternelle.  

 

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